• Dec 21, 2024

Journée mondiale de la méditation

Découvrez comment la méditation, accessible à tous, cultive la paix intérieure et l’unité face aux défis mondiaux.

Au commencement

J’ai commencé la méditation en 2009. C’est mon ventre qui m’y a amené. Ou plutôt les douleurs dans mon ventre. Quelques mois plus tôt, on venait de me diagnostiquer une maladie intestinale chronique inflammatoire. Une rectocolite hémorragique. A tout juste 23 ans, j’étais bien décidée à prendre en main cette pathologie. D’ailleurs, avais-je le choix ? La médecine conventionnelle ne me proposait pas de solutions, hormis des traitements symptomatiques. Cela ne me convenait guère. Pourtant les douleurs devenaient invivables.

C’est par un après-midi sombre de novembre, isolée dans ma campagne bretonne, que blottie sous ma couette j’expérimente de façon hasardeuse la pleine conscience. Le livre que je lis invite à le poser, et à respirer en conscience dans une zone de son corps qui est douloureuse. C’est avec curiosité que je m’attelle consciencieusement à l’exercice. L’expérience est assez désagréable. La douleur s’intensifie à mesure que je respire dans mon ventre. Jusqu’à devenir inconfortable, insupportable. Je reprends le livre, lis plus loin. On m’invite à continuer l’expérience. Paraitrait-il que les douleurs s’atténueraient avec l’entrainement.

Peu convaincue, cette expérience a tout de même planté une graine en moi. « Si c’est écrit dans un livre, par un auteur international, c’est que ça doit être vrai », me dis je doucement. Alors juste pour voir, de temps en temps, dans mon quotidien, je m’arrête, pose les mains sur mon ventre et respire dedans, en conscience.

En mouvement

Déjà adepte de yoga et de qi gong, je prolonge l’expérience de la méditation durant les cours. Je me mets au défi d’être encore plus en conscience dans le mouvement que je fais. Je découvre au fur et à mesure que la méditation n’est donc pas réduite uniquement à la pratique assise, immobile, les jambes en tailleur et les doigts en chin mudra. Je vais donc étendre ma pratique aux gestes dans mon quotidien. En épluchant des légumes, en mettant la table ou en faisant le ménage. Je me prends au jeu et j’adore ça ! Je vais même expérimenter la méditation pleine conscience dans la salle d’attente ou les files à la caisse des magasins. Habituellement très agacée de perdre mon temps dans ces attentes, je deviens presque friande de ces espaces où il n’y a rien à faire, à part respirer en conscience avec son corps, les deux pieds au sol, et la verticalité de la colonne maintenue.

chin mudra

Immobile à l’extérieur

L’année qui suit, j’ai la chance de pouvoir entrer en formation de shiatsu pour quatre ans d’études. Sans le savoir, j’allais là aussi approfondir ma pratique de la méditation. Notre professeur, aveugle, avait intégré la méditation zen dans son quotidien, bien avant de rencontrer le shiatsu. Elle l’avait soutenu pour gérer sa colère face à la perte de sa vue progressive dans sa vie de jeune homme. Et lui avait permis de développer cette capacité de voir depuis l’intérieur. Le premier jour de la rentrée, nous nous sommes retrouvés toutes et tous assis sur nos coussins à méditer en silence, immobiles, pendant plus de trente minutes. Cette première fois a été intense. Physiquement, tout mon squelette a révélé des douleurs. Et mentalement, c’était la pagaille ! J’ai compris assez vite que je ne pouvais plus me contenter de quelques minutes dans mon quotidien. Pendant quatre ans, deux fois par mois, nous méditions, ensemble. Nos souffles à l’unissons. A partir de là, je n’ai jamais cessé. La méditation est devenue une habitude de vie, comme celle de se laver les dents.

Le saviez-vous ?

Selon les archéologues, la méditation remonte à 5 000 ans avant notre ère (Psychology Today, 2013), et la pratique elle-même a des liens avec l'Égypte et la Chine anciennes, le judaïsme, l'hindouisme, le jaïnisme, le sikhisme et le bouddhisme.

On estime qu'entre 200 et 500 millions de personnes méditent dans le monde.

La méditation peut contribuer à réduire le stress, la tension artérielle et l'anxiété, à promouvoir la santé émotionnelle, à renforcer la conscience de soi et à améliorer le sommeil.

source site Nations Unies

Transmettre la méditation

Dès l’ouverture de mes cours de Do In, j’ai proposé la méditation. Souvent sans le dire, pour ne pas effrayer mes élèves ! Je leur parlais de relaxation. Et ils méditaient 15-20 minutes sans le savoir ! Quand je leur indiquais l’expérience qu’ils venaient de traverser, ils et elles étaient hyper fières. Et presque étonnés de réaliser que la méditation, « ça n’est que ça » !

En Shiatsu, nous nous mettions en méditation ensemble. Nos souffles donnaient un rythme au mouvement, aux pressions et relâchements. Mes mains savaient où se posaient. Le corps de mon patient s’ouvrait avec confiance. Pour soulager un trop plein, ou renforcer un vide d’énergie. Parfois, il arrivait qu’ils quittent la méditation pour s’endormir quelques instants…

Par la suite, j’ai ouvert des cours de méditation. Il me semblait tellement important de pouvoir transmettre et surtout dédramatiser cette pratique accessible à toutes et tous.

Ce que j’aime avec la méditation, c’est que même nu dans le désert, nous pourrions toujours compter sur elle. Et qu’il n’y a pas de maitre. Nous sommes à chaque fois, débutant. Chaque jour, le corps et l’esprit sont différents, telle la météo dans le ciel. Ainsi, nous devons reprendre les bases. Recommencer à s’asseoir, à fermer les yeux, sentir ses points d’appuis, allonger sans tension la colonne, lâcher les épaules, ouvrir un peu la poitrine et respirer, sans rien attendre. Juste accueillir ce qui est. Que ce soit agréable ou non.

Cultiver la paix et l'unité par la méditation

En 2024, l'Assemblée générale a décidé de proclamer le 21 décembre Journée mondiale de la méditation, réaffirmant le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

La résolution reconnaît qu'une plus large diffusion d’informations sur les bienfaits de la méditation serait bénéfique pour la santé des populations dans le monde entier.

Aux Nations Unies, la méditation occupe une place particulière, comme en témoigne la salle de méditation du Siège de l'ONU à New York. Inaugurée en 1952 sous la direction du Secrétaire général Dag Hammarskjöld, cette « salle de silence » symbolise le rôle essentiel du silence et de l'introspection dans la réalisation de l'harmonie mondiale. Comme l'a dit M. Hammarskjöld, cette maison, dédiée au travail et au débat au service de la paix, « devrait avoir une pièce dédiée au silence au sens extérieur et au calme au sens intérieur ».

En cette période de défis mondiaux, tels que les conflits armés, les crises climatiques et les progrès technologiques rapides, la méditation offre un moyen puissant de cultiver la paix, l'unité et la compassion. La Journée mondiale de la méditation nous rappelle l'importance de nourrir la conscience humaine pour aborder ces questions et créer l'harmonie en nous-mêmes et dans nos communautés. En favorisant la paix intérieure par la méditation, les individus contribuent à la construction d'un monde plus résilient et durable pour les générations actuelles et futures.

source site des Nations Unies

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✍️ Fanny pour Au Corps de l'éveil Formation

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